J'en avais parlé à Cocktail, j'en avais fais quelques allusions à certains amis, j'en parle très peu. Mais ma Vie Lycéenne Citoyenne est très très remplie.

Citoyen.
            Citoyenne.
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Il y a à peine six mois, j'ai commencé à me dire " Bon Marie, il faudrait te bouger pour les autres, pour ton lycée."
Cela tombait bien, cette année c'était l'élection du Conseil de Vie Lycéenne ( CVL ) pour représenter les élèves et faire bouger un peu le lycée.
Mon CVL a toujours dormi. Enfin depuis les trois années que je suis là.
Parce que les anciens m'ont parlé d'un CVL actif. Et puis tout le monde est allé en Fac. Et Paf ! Plus rien.

Mon but était de redynamisé le CVL.
D'énormes soucis avec l'administration,des gros coup de colère, de la démotivation, des envies d'utopie...

Croire encore que la masse lycéenne puisse agir par elle et pour elle.
Faux.
Archi-Faux.

J'avais oublié que le lycée était un lieu de consommation de diplômes, que chacun devait rester parquer dans sa bulle. Certains ont eu envie d'y croire, puis ont reculé : croire encore qu'on peut bouger dans un système éducatif si administratif fait peur.

Je me retrouve donc seule.

Puis j'ai été élue au Conseil Académique de Vie Lycéenne ( CAVL ) et là encore, il y a eu un filtre : que ceux qui avaient envie y étaient. J'ai rencontré des gens de plus en plus motivés, des lycéens qui y croyaient comme moi. Qui en croit encore parfois.

Mais ils ne sont pas seuls.

Le CAVL, c'est 2h15 de train aller et donc de retour tous les mois, à se lever à 5h du mat et revenir à 23h, pour une réunion de 6/7 heures. C'est des formations, c'est des contacts, des dossiers à remplir, des compte-rendu à faire, des bilans,des états des lieux, des sondages, des enquêtes. C'est tellement intéressant, tellement enrichissant sur le plan personnel. Je n'ai jamais autant appris sociologiquement que dans des institutions comme celle-ci.

Il y a les idées qui fusent, le moral qui remonte, les utopies qu'on aimerait voir se réaliser.

Et puis, on revient brusquement dans notre établissement. Et la réalité vous frappe la gueule encore plus fort : On est toujours seul dans ses utopies.

Puis il y a eu les utopies qu'un syndicat pouvait rassembler.
Que je pouvais monter ma fédération dans mon département.
Que j'aurais pu régir tout cela.

A quoi bon ?
Quand la plupart s'en foutent et qu'on reste définitivement seule.

Ce que je fais là ? Je prépare la manif de mardi. Seule.
Tout l'monde veut manifester, mais personne ne penses sécurité, rassembler les troupes.
Tout l'monde veut manifester, mais personne ne pense.
J'aurais juste aimer être épaulé par certains amis, par certaines connaissances.
Ceux qui évitent de me sortir " Si tu as besoin d 'un coup de main, fais moi signe..."
Un peu plus de responsabilités. Juste se responsabiliser.
J'ai rendez-vous à la préfecture, mais aussi au commissariat, et aux renseignements généraux.
Je coupe mes tracts, les corriges, fais passer le message de lycée en lycée.

Seule. Seule. Seule.

Je sais qu'on ne m'a jamais demandé de prendre ce rôle, et je sais que c'est l'argument clé des personnes qui eux, ne veulent pas prendre la responsabilité.
Mais moi, au moins, j'aurais la conscience tranquille d'avoir essayé de tenter quelque chose.
Et j'aurais même lutter pour ça dans ma dernière année de Terminale.

Dans une semaine je pars en Allemagne. Enfin mes vacances de l'esprit.
Quand je rentre je fais une semaine de "paroles lycéennes" et après ça, promis, si personne ne montre ne serait ce qu'une once d'intérêt, je fais dormir mon CVL.

Je le laisse reposer en paix dans un monde de plus en plus égoïsme.
Dans un Monde de futur citoyen qui gonfleront encore plus le désintérêt de la politique et du bénévolat.

J'y crois plus.

J'ai mal au coeur.
J'ai envie de vomir.

Le Réalisme et l'Amertune reprennent le dessus.

"Fuck le système....'