Je suis de bonne compagnie. Je retrouve une vieille amie, un peu secouée, ayant une liste de choses à faire. Pas le temps de me parler. Non, pas le temps de me parler et de me raisonner. De toute manière, il est déjà trop tard.

Plongée dans mes adverbes allemands, j'ai senti une violente douleur dans la poitrine.
Et je me suis retrouvée allongée par terre dans le bureau des surveillants.
Je n'ai pas tout compris.

Une violente douleur au coeur, moi, qui essaye par tous les moyens, de ne plus rien ressentir.
Comme si mon propre corps se jouait de moi. Comme si celui-ci me disait " Eh ho Je suis là moi..."

Le fantôme est revenu, un peu plus vaillant. Comme à son habitude. Il a sorti une histoire et il m'a dit " J'ai encore envie de te faire du Mal... De toute manière, j'ai rien d'autre à faire, à part me shooter..."
Moi, j'ai joué mon plus grand rôle, celui que j'aime par dessus tout : j'ai fais l'ignorante.

Tombée. Par terre. Un surménagement. Un signal d'alerte pour me dire que je ne peux pas faire comme je le sens, pour me dire que de courir comme je le fais, que de ne pas dormir comme je le fais, que de ne pas manger comme je le fais, est bon pour mon esprit mais que cela ne soigne pas mon corps.
L'esprit est-il seulement soigner ?

J'ai craqué.
Le dernier jour, j'ai craqué.
Je me déteste d'avoir craqué...

Et puis toujours ce sourire, même dans la douleur, toujours vouloir rassurer les autres avant de me rassurer moi-même.

Seule en face de moi-même.
Et tu sais que je pleure ?

Je n'ai pas l'impression d'être en dehors de Moi. Je n'ai pas l'impression d'être seule face à Moi.
Plongée dans ce livre, avec pour seule compagnie ce silence que perturbe mon chat quand celui-ci se lèche l'oreille, je me retrouve couchée dans mon lit. Ce lit si apaisant, qui me berce, qui me tient au chaud..

Parfois, j'ai des envies que je fais taire,
Car s'avouer cela,
C'est s'avouer qu'on a perdu.
Et je ne dois pas perdre...

Non, je ne suis pas en surmenage, mais non.
Non, mon coeur n'est pas en lambeaux, non, rien de tout cela.
Non.. Non...

Non, je ne pleure pas. Je ne pleure plus. Parce que tu ne m'entendras pas, et moi, j'ai pas besoin d'être entendue...

Et puis, je ferme les yeux, je ravale ma colère, je mets Zazie, je me lève, et je fais semblant de vivre.
Car finalement, c'est le plus beau rôle de ma vie.

Je veux bien être actrice. Je veux bien jouer une scène, mais je vous en supplie juste une scène.
Car la pièce me semble bien cruelle...

Dans le silence perturbable de mon appartement, il y a une petite fille qui s'est assise contre la paroi d'un mur. Elle semble pleurer, mais on voit bien qu'elle retient ces larmes. Sans sentiment, sans ressentiment, elle attend tout simplement que la Vie passe.

Parfois, elle a très envie de hurler.
Mais il parait qu'elle risquerait de faire peur à la Mort.

Et puis tant que Zazie chantera dans ce silence, je ne risque pas grand chose.

Vi(e)s.