Une semaine, cela passe vite finalement.

Pas le temps de dire "Au revoir" à sa mère que déjà, on se retrouve le vendredi soir, comme tous les vendredis soir, mal dans sa peau, se prenant la tête avec la moindre personne, éternuant, grelottant. Oh, juste un truc qui change, à la télé, c'est la cérémonie de l'ouverture des Jeux Olympiques.

Que dire de ma semaine ?

Les enfants ont été adorables. Les enfants ont été les pires chiasses que je connaisse.
Mercredi, ils ont réussi à me faire craquer. Jeudi, je les aimais plus que tout. Bref, c'est des mômes quoi...

J'arrive pas à croire que je travaille. Hier, j'étais déguisé : mini-jupe, maquillage. Aujourd'hui, j'avais une drôle de coiffure avec des tas de couettes. Ouais... Je fais ma gamine, là-bas.

Je suis tombée amoureux d'un gamin de 8 ans. Ce gamin a tout pour échouer dans la vie. Il est d'une violence assez absurde, et je me suis retrouvée avec pas mal de bleu sur les jambes à cause de lui. Mais à côté de cela, c'est un être tellement sensible et merveilleux. En fait, ce gamin, il a besoin que d'une chose : qu'on l'aime. Dès que j'ai commencé à lui donner de l'affection, ses crises étaient moins fréquentes. Il y a un deuxième petit garçon aussi, qui a retenu mon petit coeur. Oh... Il vit seul avec son père et son petit frère. Sa mère est partie deux jours avant son anniversaire, alors que son petit frère avait 3 mois. Elle est en cure de désintoxe. Elle n'est pas revenue. Son père est dépressif. Ce gamin a besoin de parler, tout le temps, qu'on l'écoute. Il est hyper sensible aussi.

Enfin, cela, c'est ma partie boulot.

Ma partie "vie" est beaucoup moins marrante, pour tout vous dire.

Dimanche, il s'est passé quelque chose qui n'aurait jamais du se passer. J'étais seule avec F. dans le dortoir. F... Je sais qu'il ne veut qu'un truc : mon cul. Pas de pot les autres sont allés à un concert et, étant fauchée, je ne peux pas les suivre. Je me dis que mon imagination est trop fertile, que F. est bien trop gentil pour tenter quelque chose.

Nous sommes donc allés manger dans un fameux fast food, nous sommes rentrés au centre. J'ai parlé pas mal de moi, en lui racontant mes problèmes avec ma belle-mère, puis nous sommes allés dans ma chambre, lui pour préparer sa semaine et moi pour lire. Une amie est passée. Elle est restée jusque 23h30.

Puis, c'est là que ça a commencé.

Je me suis mise en short et débardeur pour être plus tranquille. F. devait dormir sur le lit en dessous du mien, parce que, j'ai peur dans ce dortoir en plein milieu de la foret. On entend les hulottes et il y a des tas de frelons. D'habitude je dors avec Coraline. Entre fille, on se comprend.

Je me suis couchée, on parlait de tout et de rien. Un peu de cul. Il m'a proposée un massage, je dormais à moitié, j'ai accepté. Dire que je n'ai jamais été attiré par F.serait faux. Mais l'idée est passée depuis bien longtemps et il était rangé tranquillement dans le tiroir des mecs à faire gaffe mais gentils.

Il m'a massé. Puis ça a commencé à déraper. Je me suis retirée de son lit pour remonter dans le mien. Il m'a choppé par le pied. J'ai cru qu'il jouait. Je suis sortie de la chambre, je courrais partout dans le dortoir. Il me courrait après. Je suis arrivée au bout du couloir. Et je suis repartie dans ma chambre pour me mettre au lit. Il est venu. Tranquillement. Il me caressait la jambe. Je voulais dormir moi. Je faisais simplement de ne rien sentir. On s'est engueulé quand il est monté plus haut. Je me suis mise sur le matelas mis sur le sol. Je pleurais. Il ne l'a pas vu. Il est venu s'allonger à côté de moi. Je pensais qu'il était calmé. J'avais mal à la tête. Il a commencé à me caresser le ventre. Cela m'a apaisée. J'étais bien. Je me suis peu à peu endormie. Sa main était ensuite sur mes seins, sans que je réagisses, tellement inerte, tellement pleine de sommeil. Sa main a parcouru mon corps. Tout mon corps. Je disais " non" dans un souffle, j'avais mal partout, j'arrivais pas à bouger ce corps. J'avais l'impression que mon corps voulait de F., mais que ma tête non. non... NON ! Mais je sais que je ne voulais pas de F. Loin de là. Il m'a doigtée. Longuement. Puis il a enlevé mon short et ma culotte. Sans que je dise vraiment quelque chose, en fait. Il était trois heures du matin. Il a pris une capote. Il m'a pénétrée. Et c'était fini. Il m'a remis sur le lit du haut. Il a voulu qu'on parle. J'ai pas voulu.

Le viol mental

Le lendemain, j'en ai parlé à personne. Je n'ai pas envie de le dire. Il n'y a que Alex qui est au courant. F. est parti en mini-camp. Ainsi, cette semaine, je ne l'ai pas vu. J'ai petit à petit oublié. Mais, quand je suis seule le soir dans ma chambre, au dortoir, je ne fais que de penser à cela.

Mercredi a été une terrible journée pour moi. Les enfants ont été hyper chiants, et j'ai craqué en pleine aprem'. Le soir, on s'est bourré la gueule entre anims', tellement on n'en pouvait plus. N. est venu dormir avec moi. J'étais dans ses bras. Il n'a rien tenté. Il m'a juste embrassé et il m'a laissé dormir. Il m'a regardé une bonne partie de la nuit. Le lendemain matin, on était des super potes. On avait oublié.

N. m'a même sorti le jour même que R. avait flashé sur moi, et c'est pour ça d'ailleurs, que demain aprem je vais boire un coup avec lui. [... ]

Lola est partie camper avec tous mes potes. Cela me fout le cafard.

Guillaume, tu me manques... Putain, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de tes paroles, de ton visage, de tout ce qui fait toi. Tu peux pas savoir comme j'ai été mal cette semaine, comme j'ai pensé à toi... J'ai besoin de toi mon Ange...

Je n'ai pas craqué pour David. Trois semaines que je tiens.

J'en ai marre. Marre de Moi.

Tu m'dégoutes.