Cela fait exactement cinq fois que cet article est effacé et recommencé. Vais je y arriver ?

J'avais envie d'y déposer mon mal-être mes questions diverses, répertorier chaque petit coup bas de l'espèce adolescente Enfin je retiendrais juste une phrase : Plus tu me fais de mal, plus je t'oublie... Oui...

Ce n'est pas si important si je ne suis invitée à telle ou telle fête, si je me retrouve seule, qu'on me fasse réflexions sur réflexions parce que c'est vrai " Marie, rien ne l'atteins! Elle est bien trop gai pour être mal..." Seulement Marie, elle s'est rendu malade pour ces conneries. Elle s'est retrouvé chez l'infirmière pendant une heure. Les vannes de ses yeux arrivaient plus à se refermer...

Et puis, que dire encore de ce Père qui fume encore plus qu'avant alors que cela faisait deux ans qu'il touchait plus une clope ? Il fume, il boit... Un peu comme avant le divorce....

Cela fait neuf ans. C'est dingue, il y a toujours des périodes de l'année qui font qu'on se souvient précisément de tel ou tel événements. Et bien, c'était il y a neuf ans. Cela fait neuf ans que mon Père m'a emmené sur le canal pour me balader et qu'il m'a sorti sans émotion " Je vais quitter ta Mère". Ou alors si, il y avait de l'émotion. En tout cas, je me rappelle qu'il y avait encore ces grands pins autour du canal. Ils les ont coupé il y a quelques années. Le ciel était gris. Il y avait même des corbeaux. J'avais.8 ans. Je me rappelle de tout, sauf du visage de mon père, je me rappelle avoir pleuré. Mes parents ont gâchés mes rêves d'enfants. C'est trop jeune, 8 ans. C'est l'âge des enfant que je garde. C'est trop jeune 8 ans pour savoir ce qui se passe vraiment. Pourquoi ils m'ont fait cela ?

Ouais Neuf ans...

Je me souviens aussi qu'à 10 ans, j'avais dis à ma mère que quand je serais au lycée, je serais une grande, comme Marion, notre voisine. Que je pourrais dire à mon père ce que je pensais et que je ne serais plus obligée de suivre à la lettre les instructions du juge. Et surtout " Plus tard, je tuerais tous ceux qui t'ont fait du mal, Maman..."

Je n'ai pas encore tué quelqu'un, je n'arrive toujours pas à me défaire de la décision du juge, je suis au lycée mais je ne suis pas grande, comme Marion, notre voisine. Et surtout, je n'ai toujours pas dis à mon père qu'au fond, je pense toujours à ce fameux jour de novembre qui a changé mes neuf dernières années, qui a changé ma vie.

C'était loin dans dix ans, quand j'avais huit ans. C'était loin... J'y suis aujourd'hui. Et dans dix ans, cela parait encore plus loin.

J'ai toujours eu un problème avec ce divorce. Je ne sais pas exactement ce qui a fait que j'y repense toujours autant de fois. C'est peut-être parce que dans ma chambre, sur la bibliothèque, il y a la dernière photo de mes parents ensemble avec moi dessus. Papa sourit. Maman a l'air fatigué. Moi, je tire la langue, comme d'habitude. C'était en août. En août 1995. Cela faisait déjà un an que Papa avait une maîtresse. Je n'ai jamais su que ça allait mal entre mes parents, ils m'offraient toujours le meilleur d'eux-mêmes. On était une famille unie.

Ma maîtresse de CE2 que j'avais en 1995, n'a jamais su que mes parents étaient en train de divorcé. J'ai commencé à craquer seulement en 1996. En CM1. Un an plus tard, je comprenais. J'avais neuf ans. J'étais dans ma cour d'école, il devait être 17 heures. Je devais aller en étude, parce que ma mère travaillait tard. Et je sais pas pourquoi, je me suis mise à pleurer, tous ce que j'avais. Et j'ai enfin dis que mes parents étaient divorcés. J'avais honte que leur amour n'est pas réussi. Plus tard, je dirais, que j'étais leur fruit de leur amour, et donc que je n'allais pas réussir si eux-même n'y étaient pas arrivés.

Je me suis inventée tant de vie, j'ai mis en oeuvre tellement de plan pour oublier que j'étais une fille de divorcés. J'ai eu honte de ce que j'étais. Vous allez me dire " Quand tu étais enfant, tu ne pouvais pas t'en rendre compte..." Oui, je ne me suis pas rendue compte tout de suite que c'est ce sentiment qui me rongeait. Il m'a fallu neuf ans pour le sortir.

Alors que j'ai vu mon Père fumait ces putains de clopes, j'ai cru que j'allais lui faire bouffer le paquet. Quand je l'ai vu avec ces yeux si vitreux, j'ai cru que j'allais lui foutre mon poing dans la gueule. Je conduisais, j'avais envie de nous envoyer au fossé. Alors il m'avait fait souffrir pour cela ? Pour que lui soit déprimé ? Pour qu'il foute sa vie en l'air ? On m'avait plié pendant neuf ans pour que je m'en sorte avec autant de bleu et pas un sourire ? Putain mais je comprend même pas pourquoi il est parti si c'était pour se planter et laisser sa fille seule s'occuper de sa mère.

Les adultes sont des cons, je te le dis Soeurette, du haut de mes 11 ans, les adultes sont des cons, et ne deviens jamais un adulte. Finalement, j'étais déjà dans le vrai à cette époque...

Je ne voulais pas parler de cela. Mais quand je laisse mes doigts sur le clavier, j'en reviens toujours au même point.

Laissez aimer cette petite fille...