Les démons sont là.

Et je ne peux plus vraiment les arrêter. Ils sont en train de hurler dans tout mon corps : mon coeur, mon esprit, mes veines s'en sont imprégnés. Je n'arrive plus à m'endormir tranquillement sans y penser, je ne peux pas faire une action sans y penser, je n'arrive pas à faire sortir ces mots.

Je me suis dis que si j'écrivais ici j'allais ressaser encore plus ce qui n'allait pas. Alors j'ai préfèré ignorer ma propre peur, mes propres angoisses, et mes questions qui restent en suspends. De l'extérieur, tout va pour le mieux. De l'intérieur, c'est le raz de marrée ( et sans vilains de jeux de mots avec l'actualité. ) Je suis ravagée, et ce qui devait arriver, est en train d'arriver : je culpabilise.

Ce qui m'a toujours touché avec David , c'est qu'il arrive à complétement me cerner. Et surtout, il sait retourner la situation en sa faveur. C'est lui qui m'a menti, trompé, fait souffrir, qui se piquait et qui vendait de la drogue. Mais hier soir, avec ces messages, je me suis mise à penser que c'était peut-être de ma faute tout ça. Que je n'avais pas été capable de l'arrêter, de faire qu'il m'aime pour qu'il puisse sortir de cela. Que je n'avais pas été à la hauteur de ce qu'il attendait, et que le fait que j'ai mis fin à notre relation en juillet puisque j'avais appris qu'il avait une autre fille en même temps que moi, c'était une pure folie. ( On pense très fort au syndrôme de l'infimière... )

Je me suis dis que je n'avais eu aucune preuve et que j'avais fais avec mon bon sens et mon libre arbitre. Puis il y a eu ces mots "On serait sûrement encore ensemble..." Et ça. Cela fait mal. Me dire en plus que c'est moi qui doit endosser la responsabilité de toute ma souffrance, c'est insupportable. Comment j'ai réussi à reconstruire ma vie, parce que nous étions TOUJOURS ensemble : en cours, en dehors des cours, les weeks-ends. Les sacrifices que j'ai du faire pour lui, combien de mensonges j'ai du raconter à ma mère, combien de fois je n'ai pas dormi le soir parce que je savais qu'il était dehors en train de vendre, combien de fois j'ai eu peur pour moi, combien de fois je revois les flics... Combien de fois ? Quand j'ai fais ma cure de déxintox de lui, il a fallu que je réapprenne la vie. Et si aujourd'hui, je ne sors plus, je suis associable avec certains, que je ne supporte plus telle ou telle chose, c'est entièrement de sa faute. Il m'a pourrit la vie pendant 10 mois. Il m'a pourrit pendant 10 mois.

Et, je pleure, tout simplement, parce que je me rends compte que tout cela est peut-être de ma faute. Que j'ai souffert à cause de moi. Je n'arrive pas à faire face à mon passé. Je n'arrive pas à faire face à ce putain de passé. Ah, c'était beaucoup plus simple de me dire que TOUT était de sa faute, et que je n'avais été que la victime. Mais il faut toujours qu'il revienne, pour me dire que lui pense que c'est tout le contraire... " J'ai perdu ma femme; ma meilleure amie et ma confidente..." Mais ta gueule. Et moi j'ai perdu quoi ? Mon inssouciance, ma naiveté, mon bonheur simple, mes idéaux, mes illusions, mes rêves.

"C'est la honte de connaître un héroïnomane ?"
Voilà, ce qui m'a reveillé ce matin. Et rien que cela, ça m'a fait douter de mes choix... Et j'ai pensé un instant que j'étais sans coeur et que j'étais sans sentiment.

Alors, oui, encore un peu, c'est moi la droguée. Mais qui s'excuse, s'accuse.